M. Le Maire de Melun a siégé pour la première fois à l'assemblée le 30 avril.
Il n'aura pas pu, comme ses autres collègues de l'UMP 77, voter la loi sur les OGM....
Mais je ne résiste pas à vous livrer sa première intervention, cruciale pour l'avenir des melunais (débat in extenso !!) :
M. Gérard Millet. Ma question s’adresse à Éric Besson, secrétaire d’État chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique.
(Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. Christian Paul. Le traître ! Le félon !
M. Arnaud Montebourg. À la soupe chez Sarkozy ! À la soupe !
M. le président. Calmez-vous ! Nous vous écoutons, monsieur Millet.
M. Gérard Millet. Monsieur le secrétaire d’État, à la demande du Premier ministre, vous avez lancé la semaine dernière un exercice de diagnostic stratégique appelé « France
2025 », qui constitue une réflexion sur ce que sera notre pays dans quinze à vingt ans.
C’est la première fois depuis 1992, c’est-à-dire depuis l’abandon du Plan, que la France se livre à une réflexion stratégique. Nous nous en réjouissons car, pour se réformer, pour se transformer,
notre pays a besoin de se projeter dans l’avenir et de tenir compte de l’évolution du monde. Nous avons besoin de cette vision prospective : ainsi que le montre un article paru à l’été 2007
dans la revue de l’Université de Harvard, les pays les plus compétitifs sont ceux qui consacrent le plus d’attention à la stratégie. (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste,
radical, citoyen et divers gauche.)
Concrètement, pouvez-vous nous dire comment sera conduit ce diagnostic stratégique ? Les partenaires sociaux et les parlementaires y seront-ils associés ? Quand pensez-vous proposer au
Premier ministre les résultats de vos travaux ? Enfin, quelles premières conclusions tirez-vous du document que vous venez de rendre public sur l’état des lieux de la France en 2008 ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. Éric Besson, secrétaire d’État chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique.
(Vives exclamations et huées sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. Éric Besson, secrétaire d’État chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie
numérique. Monsieur le député, vous avez eu raison… (Huées sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. le président. Mes chers collègues, je vous demande un peu de respect. Dans cet hémicycle, chacun doit pouvoir s’exprimer, les membres du Gouvernement comme les députés.
M. le secrétaire d'État chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique. Vous avez eu raison, monsieur le député, de
souligner que les pays les plus compétitifs – le Canada, le Danemark, la Finlande, le Royaume-Uni – sont ceux qui ont su, grâce à la prospective, s’adapter à la mondialisation et anticiper les
réformes nécessaires en associant leurs concitoyens à la nécessité du mouvement. (Exclamations continues et huées sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
L’exercice France 2025vise à permettre à notre pays de s’adapter à la mondialisation, de renforcer sa compétitivité, tout en maintenant un haut niveau de protection sociale. (Exclamations et
huées ininterrompues sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. le président. Monsieur le secrétaire d’État, permettez-moi de vous interrompre un instant.
Mes chers collègues, convenons que chacun a le droit de s’exprimer dans cette enceinte. (Chahut sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Je vous demande, une fois qu’une question a été posée, d’écouter la réponse du Gouvernement.
M. le secrétaire d’État chargé de la prospective, de l’évaluation des politiques publiques et du développement de l’économie numérique. Tous les parlementaires ont reçu ou vont
recevoir aujourd’hui un document qui permet de dresser un état des lieux de la France en 2008, auquel nos concitoyens peuvent accéder sur le site du Premier ministre ou sur le site
www.prospective.gouv.fr. Il s’agit d’un tableau de l’état de notre pays, de nos forces et de
nos faiblesses.
Pour répondre très concrètement à votre question, avant le fruit de notre réflexion au Premier ministre, à la fin de l’année, nous allons travailler pendant six mois avec les parlementaires, avec
des experts et avec tous les partenaires sociaux, puisque tous ont accepté de s’associer à notre démarche. Nous allons tenter de bâtir ensemble des scénarios, des pistes de réforme ou
d’adaptation, pour que, en 2025, la France soit à la fois forte et solidaire. (« À la soupe ! » et huées continues sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et
divers gauche.)
Nous allons donc entreprendre ce que les Britanniques, les Finlandais et les Danois font régulièrement, tous les quatre ans en moyenne, et nous garderons à l’esprit la formule de Tony Blair
(Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche) : « La mondialisation est une chance pour les pays en mouvement, un risque pour les pays
immobiles. » Nous devons mettre la France en mouvement.
Encore un mot, si vous me le permettez, monsieur le président : j’ai vu François Hollande appeler à l’instant les députés socialistes à réagir. (Protestation de M. François
Hollande.) Ce n’est tout de même pas une citation de Tony Blair qui l’a mis dans cet état !
Vous venez, mes chers ex-camarades (Huées ininterrompues sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.– Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un
mouvement populaire), de découvrir, quarante ans après les Allemands, l’économie sociale de marché. (Mêmes mouvements.) Rassurez-vous, monsieur Hollande : dans vingt-cinq ans,
les députés de votre groupe accepteront peut-être la prospective et la stratégie. Tel est le rythme auquel progresse aujourd’hui le parti socialiste ! (Les députés du groupe de l’Union
pour un mouvement populaire se lèvent et applaudissent. – Tumulte et claquement de pupitres sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. – Plusieurs députés du groupe
socialiste, radical, citoyen et divers gauche quittent l’hémicycle.)
Pour une première, ce fut un festival pour le bleu !